Exercer son corps, c’est aussi exercer son cerveau. L’un ne va pas sans l’autre puisque le cerveau est central dans la coordination des mouvements. On parle souvent de l’importance de l’activité physique en matière de prévention de vieillissement, et peu de l’activité cérébrale. Pourtant, les deux notions sont étroitement liées. Explications.
Le sport, un vrai médicament pour les seniors !
« Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière ». Cette recommandation, aussi commune que « mangez 5 fruits et légumes par jours » en matière de nutrition, reste malheureusement peu suivie. Pourtant, toutes les études montrent qu’une activité physique modérée et régulière est bénéfique contre l’hypertension, la dépression, le cancer ou encore l’obésité.
Souvent réticentes du fait de leur état de santé et par peur de chuter, les personnes âgées n’osent pas pratiquer d’activité physique. En vérité, un patient dont les capacités ont été évaluées au préalable et qui est bien encadré ne court pas de danger particulier.
Si vous souhaitez vous lancer dans une activité sportive adaptée, la première étape consiste à se rendre chez votre médecin, ou à solliciter le médecin de l’établissement collectif dans lequel vous résidez. C’est lui qui vous orientera vers la pratique sportive la plus adéquate et fixera les objectifs à atteindre ainsi que les limites à ne pas franchir.
Pour une activité régulière et constante, la marche est l’activité reine, car chacun est libre de l’adapter à son niveau !
La mémoire, ça se travaille !
Le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. En effet, la mémoire est comme un muscle, moins elle travaille, plus elle s’atrophie. En revanche, plus on a l’habitude d’apprendre, mieux on stocke l’information.
Sur le même schéma, plus on se sédentarise, plus le cerveau « fond ». Or, qui dit moins de matière grise, dit moins de mémoire et plus de risque de déclin cognitif in fine. Selon une étude américaine de 1948 : les moins actifs ont 58% de risque supplémentaire de développer une démence, surtout après 75 ans. Autant dire qu’il faut donc bouger tout au long de son existence, et encore plus quand on prend de l’âge.
Faire des efforts pour entretenir la réserve cognitive !
Comme nous vous l’expliquions dans l’article « Entretenir sa mémoire d’éléphant » : « pour garder l’esprit alerte, il est important de ne pas se reposer sur ses acquis (…) Toutes les activités cérébralement stimulantes, complexes, qui vont faire intervenir les capacités d’anticipation, de réflexion, de planification vont participer à l’entretien de cette réserve cérébrale ».
De nombreuses activités de loisirs remplissent ces conditions, à l’instar des activités culturelles (lire, apprendre une langue étrangère, suivre les universités du troisième âge…), comme celles que nous proposons avec Tous en Tandem (ateliers culturels, interactifs et intergénérationnels), des activités manuelles ou du jardinage.
Activité cérébrale et activité physique : des liens étroits
D’après la Lettre du psychiatre (octobre 2017), la pratique d’une activité physique régulière tout au long de sa vie réduirait en moyen de 33% le risque de démence. En effet, universellement recommandé, le sport freinerait le déclin cérébral de multiples manières, à condition d’être pratiqué tout au long de la vie.
D’après le guide de la santé Le Particulier 2019, les neurologues s’accordent aussi sur le fait que ce qui est dangereux pour le cœur l’est aussi pour le cerveau : athérome, hypertension, tabagisme ou diabète sont par exemple à l’origine de micro-infarctus ou d’AVC. Ils expliquent enfin que l’effort physique réduirait les facteurs de risques cérébraux évitables et ceux qui s’installent lentement.
Tous en Tandem mesure en continu l’impact des séances réalisées auprès des seniors participants et ces derniers mettent en évidence une amélioration de l’estime de soi, de la confiance en soi, un sentiment d’utilité retrouvée et ainsi un mieux-être. Ce mieux-être impacte inévitablement la longévité des aînés. Une participante de 87 ans disait : « si j’avais à choisir, je préférerai ne plus avoir mes jambes plutôt qu’avoir des troubles cognitifs ». Qu’en disent les chercheurs ? Est-ce que la perte d’autonomie physique impacte inévitablement l’autonomie cognitive et inversement ? Dans quelle mesure l’activité physique impacte-t-elle l’activité cérébrale et dans quelle mesure l’inverse est aussi vrai ? Si vous avez des études ou des avis plus poussés sur ce sujet, contactez Tous en Tandem .
Sport et activité cérébrale : des études pour prouver cette relation
L’idée que l’activité physique et le sport freinent la dégradation du cerveau est contrastée bien que de nombreuses recherches soient actuellement menées. L’imagerie médicale tend à nous apporter quelques preuves à ce sujet. Prenons l’exemple de l’IRM.
Cet examen indique qu’un entraînement en aérobie, effectué sous le seuil d’essoufflement, 3 fois par semaines pendant 6 mois, améliore les connexions neuronales en même temps que les fonctions exécutives chez les personnes en léger déclin cognitif (source : British Journal of Sports Medicine 2018). Mieux encore : des chercheurs français, basés à Caen, ont expliqué que la stimulation intellectuelle et l’activité physique chez les seniors sains augmentaient la matière grise et l’hippocampe, qui joue un rôle central dans la mémoire (source : Brain Imaging Behav. 2017).
Enfin, aux Etats-Unis, des chercheurs ont suivi 300 aînés sans trouble cognitif et leur ont demandé d’enregistrer le nombre de kilomètres qu’ils effectuaient à pied chaque semaine. Au bout de 9 ans, les seniors qui marchaient entre 12 et 15 kms par semaine avaient un volume de matière grise plus important que ceux qui marchaient moins de 10 kms. 4 ans plus tard, les personnes âgées ayant un volume de matière grise plus conséquent étaient moins nombreuses à avoir développé des troubles de la mémoire.
A coût sûr : l’activité cérébrale et l’activité sportive sont donc complémentaires, reste à en définir dans quelle mesure exactement… L’idée serait donc d’allier ces deux activités pour freiner le déclin cognitif et prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer ou d’une autre pathologie neuro-dégénérative.
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