Être grands-parents n’est pas inné. L’art d’être grands-parents consiste à trouver le juste équilibre entre la proximité complice et la bonne distance éducative. Comme le résume Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste française : « Les grands-parents doivent toujours être là quand on le leur demande et ne pas être là quand on ne le leur demande pas ». Est-ce que tout cela s’apprend ? Tous en Tandem fait le point.
Portrait robot de ces nouveaux grands-parents
Les grands-parents d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec ceux d’il y a quelques années. Désormais actifs et solidaires, ils se doivent de composer sur toutes les scènes de la vie familiale, conjugale, professionnelle et sociale, en sachant bien se positionner : ni trop éloignés, ni trop proches. Compliqué ? Mais non, ça va aller !
Issus de la génération du babyboom, les grands-parents de 2020 ont connu, avec mai 1968, la remise en question des valeurs autour desquelles leurs propres parents les avaient éduqués. Désormais : terminée l’image traditionnelle (et caricaturale) de la grand-mère distribuant bonbons et paires de claques aux petits ou du grand-père régissant sa tribu !
L’accès à la grand-parentalité se situe en moyenne entre 52 et 55 ans. Fort heureusement, l’annonce de la grossesse laisse aux futurs grands-parents le temps de se préparer progressivement aux remaniements dans la chaîne des générations. Ils vont ensuite pouvoir s’adapter à leur rythme à la présence du bébé.
Devenir de « bons » grands-parents, ça s’apprend !
La naissance d’un petit-enfant installe les grands-parents dans un nouveau statut, et ce, de manière durable. Ils découvriront jour après jour un mode relationnel qui implique, pour rester harmonieux, de respecter un certain nombre de règles fondamentales. Par exemple, pour que tout se déroule sous les meilleurs auspices, il convient :
- De savoir rester à sa place et de trouver la bonne distance
- De ne donner des conseils que lorsqu’ils sont demandés
- D’évaluer, avec les jeunes parents, leurs attentes concernant leur rôle de grands-parents
- D’accepter de composer avec les grands-parents de l’autre lignée.
Ce n’est donc pas réellement de « l’apprentissage » à proprement parler, mais plus du savoir-être et du bon sens.
Grands-parents et petits-enfants : une relation précieuse
Tendresse, écoute, patience, échange, transmission… Les petits-enfants construisent leur vie d’adulte grâce aussi à ce que leur apportent leurs grands-parents. Comme le souligne la psychanalyste Catherine Bergeret-Amselek : “Ils apportent une sécurité affective aux enfants, ils donnent l’impression de les protéger comme un rempart sur lequel s’appuyer. Par leur expérience et ce qu’ils nous transmettent, ce sont des éclaireurs de vie”.
En plus de ce rôle de “piliers rassurants”, les grands-parents ont aussi pour mission de transmettre l’histoire familiale, et ce, par le partage de traditions, de rituels, de spécialités régionales apprises de génération en génération… Ils présentent aussi l’avantage d’être débarrassés du stress que subissent quotidiennement les parents qui travaillent. Ainsi, n’ayant pas leurs petits-enfants tous les jours et n’étant pas pressés, ils sont plus disponibles et plus patients pour leur apprendre les gestes du quotidien.
En retour, les grands-parents reçoivent beaucoup de leurs petits-enfants. Sans compter les moments de tendresse, ces derniers les projettent dans l’avenir, les font évoluer, réfléchir sur des comportements auxquels ils ne sont pas familiers, les remettent en question… Cette relation intergénérationnelle donne aux grands-parents accès à une culture qu’ils ignorent et permet un partage d’opinions riche pour tous.
Le cas particulier de la grand-parentalité à l’adolescence
Dans le « psychodrame familial » qui se joue parfois entre les adolescents et leurs parents, les grands-parents ont aussi un rôle important à jouer. Étant un peu à distance de la vie familiale quotidienne, ils peuvent apporter une oreille discrète, attentive et plus sereine aux problèmes de leurs petits-enfants.
Plus généralement, les adolescents, désemparés par un corps et un psychisme en pleine évolution, peuvent trouver auprès de leurs aînés certains points de repère et des bases solides.
Et le rôle des arrières grands-parents dans tout ça ?
De leur côté, les arrières grands-parents, parfois limités par leur grand âge, font essentiellement des dons d’argent à leurs enfants et petits-enfants. Ils jouent un rôle primordial dans le maintien de l’esprit de famille et la solidarité intergénérationnelle.
Plus disponibles, ils peuvent aussi prendre le temps de transmettre l’histoire, la culture, les valeurs morales, intellectuelles ou religieuses de la famille à leurs arrières petits-enfants.
