Conférence organisée par le PRIF (Prévention retraite Ile de France) groupement de prévention de l’Assurance-retraite, de la MSA et du SSI, lors du salon des seniors 2018
Je retranscris ici les principaux éléments évoqués par l’intervenante de Brain Up, qui confirment que la mémoire ne se perd pas, elle se travaille en continu tout au long de sa vie.
Cette conférence confirme de nouveau la phrase suivante de Pierre-Claude-Victor Boiste le dictionnaire universel 1800
Une mémoire active et fidèle double la vie
L’oubli fait partie de la mémoire !
2 bonnes nouvelles : Oublier c’est normal , l’oubli fait partie de la mémoire , ça permet de sélectionner et donc d’organiser sa mémoire. Etre conscient de ses oublis, c’est bien car cela signifie que l’on se souvient d’avoir mémorisé quelque-chose même si insuffisamment. Sachez, qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre !
En revanche : il est indéniable, qu’entraîner sa mémoire nécessite des efforts au quotidien. L’objectif de chacun est d’adopter une démarche préventive pour rester dans une dynamique positive d’apprentissage et de mémorisation.
4 types de mémoire, qui évoluent différemment avec le temps :
Vous le saviez sûrement mais il existe plusieurs types de mémoire :
· Mémoire sensorielle
· Mémoire immédiate, du travail
· Mémoire procédurale c’est-à-dire celle liée à notre moteur
· Mémoire sémantique liée au vocabulaire regroupant toutes les connaissances acquises au long de sa vie.
Et ces mémoires ne réagissent pas de la même façon à l’épreuve du temps.
2 types de mémoires se fragilisent avec le temps : la mémoire du travail, c’est-à-dire que l’on a de moins en moins de facilités à se rappeler les éléments immédiats et la mémoire à court terme (il s’agit de la mémoire qui consiste à retenir quelques secondes entre 5 et 9 éléments au maximum)
Les 2 autres au contraire, se solidifient avec le temps : la mémoire sémantique qui est moins vulnérable et la mémoire procédurale qui correspond à l’acquisition d’habiletés motrices. Ces mémoires sont stables et durables.
La mémoire, une commode aux multiples tiroirs !
Comme je vous le disais dans mon dernier post, on ne perd pas la mémoire mais on manque de plus en plus d’attention. L’attention est au service de la mémoire.
Il y a 3 étapes successives dans la mémoire :
- L’encodage (lié à l’attention, la concentration, l’effort fait pour intégrer une information)
- Le stockage (où ranger et retrouver l’information ?)
- La restitution (comment et où récupérer cette information ? )
Il est intéressant de noter que le souvenir est dispatché dans le cerveau, dans les différentes mémoires (émotionnelle, sensitive, olfactive…). Un élément mémorisé pour être restitué doit être récupéré dans différentes zones du cerveau, ce qui ne facilite pas la tâche.
Et en vieillissant, le lobe frontal, qui est le chef d’orchestre de la restitution de la mémoire vieillit aussi. En effet, les neurones de cette partie-là disparaissent en 1er. Ainsi, il devient donc plus dur de restituer un souvenir. Il faut un effort de concentration plus grand pour le rechercher.
La répétition, une des sources clef de la mémorisation, quelles sont les autres ?
Pour mémoriser dans le temps, il faut de la répétition, mais pas uniquement. Il faut également poser un acte volontaire, pour y faire attention et susciter la concentration nécessaire à la mémorisation. Entraîner sa mémoire est volontaire, c’est lié à un état d’esprit… et lié au plaisir d’apprendre. Il faut trouver et donner du sens à ce que l’on apprend pour faciliter la mémorisation.
La mémorisation met en alerte une multitude de fonctions de notre corps.
Il est donc important de se connaître car chacun a sa propre logique de mémorisation. Chacun de ces éléments réagissent / interagissent de façon plus ou moins forte selon les personnes. Au-delà des mécanismes de mémorisation propres à chacun, il faut noter que notre cerveau fonctionne à l’économie cognitive : il s’agit de la mémoire sélective, la mémoire qui d’elle-même fait le tri. On ne peut pas retenir tout sur tout, notre cerveau fait donc le tri lui-même en fonction de nos centres d’intérêt, nos besoins …
En revanche pour mémoriser dans le temps, il faut de la répétition, mais pas uniquement. Il faut également poser un acte volontaire, pour y faire attention et susciter la concentration nécessaire à la mémorisation. Entraîner sa mémoire est volontaire, c’est lié à un état d’esprit… et lié au plaisir d’apprendre. Il faut trouver et donner du sens à ce que l’on apprend pour faciliter la mémorisation.
Pour compléter cela, autour de la mémoire, on évoque la plasticité neuronale, mettant en évidence que la mémoire est un muscle et sans entraînement il « rétrécit ».
L’important est de mettre en réseau les neurones, d’apprendre de nouvelles choses, d’être curieux. Si l’apprentissage demande une implication, un effort, c’est comme cela que l’on construit un chemin neuronal plus fluide, c’est comme cela que le réseau neuronal se tisse plus et mieux.
Enfin pour faciliter cela, le lien social et la communication sont essentiels pour entretenir sa mémoire.
Et au-delà de ces éléments essentiels pour faire travailler sa mémoire, les facteurs psychologiques ont un impact sur notre capacité à mémoriser. La gestion du stress est essentielle car le stress, tout comme le manque de sommeil ou une mauvaise alimentation ont un impact sur la concentration, l’attention et donc indéniablement la mémorisation.
Cette conférence confirme de nouveau l’importance de la mémorisation et de l’agilité que chacun doit travailler pour favoriser une meilleure attention, une meilleure concentration et ainsi une meilleure mémorisation.
Alors à nos livres, discussions, conférences, animations culturelles … pour faire travaillez nos neurones !
Quelques citations sur la mémoire, à retenir si le cœur vous en dit !
Pour conclure, j’ajouterai ces quelques citations qui résonnent en moi sur la mémoire … Essayez de les retenir, si votre cœur vous en dit !
Je crois toujours que tout est éternel, mais rien ne dure jamais. En fait, rien n’existe jamais plus qu’un court instant, sauf ce que nous gardons en mémoire .
Firmin – Sam Savage
La mémoire est despotique, mouvante et sélective, elle trie arbitrairement, selon son bon plaisir .
Un certain M. Piekielny de François-Henri Désérable – François-Henri Désérable
Socrate : Protagoras, il se trouve que j’ai une mauvaise mémoire, et si quelqu’un me tient un long discours, j’en viens à oublier ce dont il parle. Si j’étais un peu sourd, tu penserais qu’il me faut parler plus fort qu’aux autres, si tu voulais discuter avec moi ; eh bien, de la même manière, puisque tu es tombé sur quelqu’un qui a une mauvaise mémoire, condense tes réponses et fais-les plus courtes, si tu veux que je te suive .
Protagoras, Platon (trad. Frédérique Ildefonse), éd. Flammarion, coll. « GF », 1997 (ISBN 978-2-0807-0761-1), 334c-d, p. 104 – Platon