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« Chez Edenis, l’animateur est le coordinateur numéro un de la vie sociale dans une résidence »

7 Mar, 2022 | Le monde d’aujourd’hui, Lutter contre l’âgisme

Ensoleillade art-thérapie 2 - mars 2020

Tous en Tandem met à l’honneur l’animation auprès des seniors. Après avoir abordé la question de la formation des animateurs et mis à l’honneur un Ehpad où tout le personnel s’investit dans l’animation, voici l’exemple d’un groupe qui a inscrit dans le projet de chacun de ses établissements un programme ambitieux d’activités thérapeutiques et d’animations qui implique les forces vives de chaque résidence.

Padrig Mahé

Edenis est un groupe associatif de 19 résidences pour personnes âgées dépendantes qui a mis en place une Offre d’Activités et d’Animations (OAA). Padrig Mahé, chargé de missions transversales, nous explique la méthode suivie par le groupe pour mettre en place ce programme.

Padrig Mahé

Dans quel esprit Edenis a t-il conçu son Offre dActivités et d’Animations (OAA) ?

Nous sommes partis d’une réflexion sur ce que doit apporter une résidence à un sénior. Mis à part le soin et l’hébergement, tout ce qui concerne la vie sociale doit être, selon nous, le fruit d’une réflexion pluridisciplinaire menée par tous les métiers d’une résidence avec, en première ligne, l’animateur et le psychologue.

Pourquoi l’avoir présentée sous forme d’une offre ? 

Nous l’avons appelée offre car ce sont des propositions qui sont faites aux résidents qu’ils sont libres d’accepter ou de refuser. Pour le résident, peu importe que ce soit une activité thérapeutique ou de divertissement, l’important c’est que l’on vienne vers lui pour lui faire des propositions. Elle est appelée offre car elle repose sur des temps forts. L’objectif ultime, est que chaque résident reçoive, chaque semaine, trois propositions de participation à des activités qui soient significatives pour lui, dans des configurations individuelles, en ateliers de quelques-uns ou en plus large communauté. 

Sur quels critères avez-vous choisi les activités de votre programmation ?

Activité physique
Activité physique

Chaque personne a des besoins humains fondamentaux qu’il cherche à satisfaire. Nous avons donc conçu l’OAA en croisant le regard du psychologue (grilles d’évaluation, projet de vie personnalisé) et celui de l’animateur (connaissance des goûts et des attentes du public de la résidence) pour proposer des activités et des animations qui y répondent.

Pour construire une offre équilibrée, nous l’abordons sous la forme d’une programmation, comme au théâtre ou à la radio. Il y a une volonté de se projeter sur l’année, de bien équilibrer les activités thérapeutiques et divertissantes, les interventions du personnel interne et des prestataires externes, le sensoriel, l’activité physique adaptée, le cognitif, la vie sociale et le culturel. Cette programmation est pensée par un trio de tête constitué de l’animateur, du psychologue et du directeur de l’établissement pour la partie budgétaire.

La particularité de votre OAA est que des soignants s’impliquent dans les animations

Certains soignants de nos résidences ont développé des compétences supplémentaires pour mener des animations. D’autres ne sont pas à l’aise pour le faire et préfèrent rester dans leur rôle de soin et moins dans celui d’interaction. C’est une difficulté récurrente que l’on trouve dans une résidence. Néanmoins, les Assistants en Soins Gérontologiques (ASG) sont souvent force de propositions sur les activités en petits groupes ou en individuel. Cela élargit le cercle de ceux qui conçoivent la programmation et permet de lui donner une certaine aura. La longueur de la pandémie a des effets délétères sur la stabilité des équipes ; dès qu’il manque des professionnels, tel ou tel jour, cela complique la contribution du personnel à l’OAA.

Quelles sont, selon vous, les raisons qui peuvent bloquer le soignant à conduire une activité auprès des résidents ?

Il y en a plusieurs : le statut de soignant qu’il veut préserver, ne pas se projeter dans ce que propose l’animateur, ne pas se considérer légitime à aborder la culture, la gymnastique, l’art floral ou le chant par exemple qui sont trop éloignés du soin. Certains, par contre, peuvent être plus à l’aise avec des activités qui se rapprochent davantage de leur métier comme l’esthétique, le soin sensoriel ou le massage. Si certains professionnels esquivent les temps d’OAA, d’autres apprécient d’aller au-devant du résident pour lui proposer une conversation, une écoute ou une promenade. Il faut que tous ensemble, nous créions une dynamique pour mettre de la vie dans l’Ehpad.

Comment sont recrutés vos animateurs ?

Les animateurs sont recrutés en fonction de leur expérience et de leur personnalité. L’aspect relationnel et une certaine générosité sont essentiels dans ce métier et cela ne s’apprend dans aucune formation. Les résidents ont besoin de savoir que ce professionnel est investi dans sa tâche. Ils admirent ceux qui arrivent à créer un rayonnement pour eux.

Quelle place tiennent les animateurs dans les équipes de vos établissements ?

l'animateur
l’animateur

Ce que nous avons bien réussi chez Edenis, c’est la collaboration entre psychologues et animateurs. La jeune génération de psychologues est très ouverte et voit très clairement les bienfaits d’un travail de proximité avec l’animateur. Le psychologue est à la croisée des chemins, il connaît tous les projets de vie individuels des résidents.

Il peut donc éclairer l’animateur sur sa connaissance individuelle du résident, ses capacités, ses attentes et sa bonne connaissance des thérapies. De son côté, l’animateur est le coordinateur numéro un dans la résidence. C’est celui qui va convaincre, séduire, donner envie aux résidents de s’investir dans la vie de leur résidence. Il va aussi entraîner les autres membres de l’équipe dans sa programmation et leur permettre de s’y projeter.

Quel est le degré d’engagement des résidences dans l’OAA ?

Il est important car le personnel se rend compte qu’elle apporte des moments forts dans le quotidien et du sens autant à l’existence des résidents, qu’à la pratique des professionnels. 

L’OAA est-elle inscrite dans les statuts des résidences ?

La démarche de l’OAA figure dans le Projet d’Établissement, document que chaque résidence actualise tous les cinq ans.

Quelles sont les exigences écrites ou les objectifs inscrits ? Est-il inscrit dans les objectifs à l’année ?

L’épidémie de coronavirus a suspendu la mise en œuvre concrète de l’OAA, en 2020 et 2021. L’année 2022 marque un démarrage collectif tangible. Nous avons mis en place une plateforme, Vivr’Edenis, pour planifier les activités, les tracer et les apprécier, tant quantitativement que qualitativement. L’idée n’est pas de fixer des objectifs quantitatifs trop importants car l’OAA inclut tous les moments imprévus, informels, comme les conversations, l’écoute, les moments de présence, les promenades. Notre outil Vivr’Edenis permettra ces moments précieux pendant lesquels des liens humains se tissent. Autre point important, ce sont les animateurs, psychologues qui, en concertation pluridisciplinaire, choisissent les activités et les animations proposées, et cela, en fonction de leur bonne connaissance des attentes et des besoins des personnes.

Etes-vous actuellement en phase test de cette offre ? Combien de temps vous donnez-vous pour que l’OAA fasse partie intégrante du programme de vos établissements ?

L’année 2022 permettra d’avancer significativement, maintenant que tous les outils ont été mis en place. Depuis 2019, les esprits se préparent et la méthode est expliquée aux nouveaux collaborateurs. Chaque année, la programmation sera repensée, ajustée, affinée. Cela nécessite de la proximité et du dialogue concret avec chaque équipe de résidence sur ce qu’elle propose aux résidents.

Voyez-vous déjà les premiers retours positifs de votre OAA ou est-ce encore trop tôt ?

C’est encore un peu tôt pour le dire mais à ce stade, les animateurs et psychologues sont conscients de la richesse de leur OAA et la font connaître auprès des soignants et auprès des familles.

Selon vous, comment le métier d’animateur a-t-il évolué ?

résidence senior
résidence senior

Il y a encore quelques années, l’animateur était perçu comme un fantassin à qui on confiait des résidents dans une pièce pour faire de l’animation.

Aujourd’hui, il s’implique dans un périmètre plus large. Il va coordonner et sélectionner les intervenants extérieurs sur leur technicité et leur personnalité, il gère un budget, il va organiser le travail des bénévoles, il réfléchit à des projets fils rouge sur toute année ou sur une saison.

Il a un rôle  primordial pour faire travailler les forces vives externes ou internes au service de l’Offre d’Activités et Animations d’Edenis.

L’engagement du groupe Edenis dans l’animation montre combien les moments de partage, d’interaction entre les générations font partie intégrante de l’offre que doit apporter un établissement pour personnes âgées.

Ce souffle de vie apporté par l’animation est aussi apporté par des prestataires extérieurs comme Tous en Tandem.

Cette démarche propre à Edenis est dans la continuité de notre précédent article mettant en évidence le rôle essentiel de coordination de l’animateur en résidence, coordination entre les différents corps de métier de la structure mais aussi avec les prestataires extérieurs, afin d’avoir une vue globale et de piloter au mieux la vie sociale au sein de la résidence pour les seniors. Cette approche confirme une nouvelle fois l’importance de l’animateur dans les structures et l’évolution de son périmètre d’action et donc nécessairement celle de sa formation. 

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