Qu’est-ce que le bien-vieillir ? Que met-on derrière ce mot utilisé par tous ? C’est un fait, le bien-vieillir peut être facilité par des nouvelles technologies, la robotique, la domotique, la connexion à distance… mais Tous en Tandem considère que le bien-vieillir ne peut être réel qu’avec les autres, qu’au travers un lien social maintenu, régulier, un réel échange avec des personnes de confiance, et au travers un sentiment d’utilité renouvelé.
« Bien vieillir », c’est quoi au juste ?
Peut-on vraiment « bien-vieillir » quand les maux augmentent ? Quand les proches se retirent ? Quand le doute s’installe, la solitude devient plus présente, l’angoisse de la chute, de la maladie, de la mort, apparaît et devient le quotidien des aînés ?
Le vieillissement réussi est un concept datant de la fin du 20ème siècle. Ce sont les chercheurs américains en gérontologie John W. Rowe et Robert L. Kahn qui ont amorcé le sujet en séparant le vieillissement en 3 types :
- Pathologique (dépression, démence, troubles de la locomotion …)
- Usuel avec des atteintes définies comme physiologiques, liées à l’âge, de certaines fonctions
- Réussi (ou optimal), c’est-à-dire avec un maintien d’un certain niveau de fonctionnement cognitif et physiologique et une tendance à s’engager dans des activités sociales constructives.
Même si certaines exigences pour bien vieillir sont évidemment indépendantes de notre volonté, certaines en dépendent comme l’engagement dans des activités sociales ou encore des comportements qui sont bons pour notre santé, comme en témoigne Alexandra de Saivre, Fondatrice de Tous en Tandem :
« Le bien-vieillir c’est réussir à créer un cercle vertueux et enrailler le cercle vicieux de la dépendance, de l’isolement ou de l’angoisse… Le bien-vieillir est comment ajouter de la vie aux années pour par la suite permettre d’ajouter des années à la vie … et pour bien-vieillir, il faut prévenir afin d’anticiper les signes « perturbateurs » sur son moral et essayer de les éviter au mieux ».
1- Un modèle de vieillissement réussi
Le modèle du vieillissement réussi selon les chercheurs cités ci-dessus s’articule autour de 3 critères : l’absence de maladie, l’engagement dans la vie et des fonctions physiques et cognitives préservées. En outre, la notion de bien-vieillir mise sur la prévention. Cette dernière peut en effet retarder voire pallier à certaines maladies ou difficultés dues au vieillissement.
« Prévenir, c’est guérir et cela me semble tellement vrai en prenant de l’âge. Prévenir en faisant des activités physiques, prévenir en faisant des activités cérébrales, prévenir en ayant une alimentation adaptée, enfin prévenir en voyant des gens, en échangeant quotidiennement avec sa famille, ses voisins, ses commerçants… », ajoute Alexandra de Saivre.
2- Bien-vieillir : vers un changement des mentalités ?
La notion de bien-vieillir, à l’origine d’un changement de mentalité face au vieillissement, a connu un regain d’intérêt ces dernières années du fait de l’allongement de la durée de vie et de la longévité. De nombreuses études ont démontré que l’on vit plus longtemps, en meilleure santé, en étant plus actif.
Alexandra de Saivre, Fondatrice de Tous en Tandem, précise : « Pour bien-vieillir il faut, me semble-t-il, entretenir une vitalité indispensable. La vitalité c’est cette notion de VIE, être vivant et se sentir vivant, se sentir utile et se sentir aimé. Je ne peux donc m’empêcher d’associer ce terme de bien-vieillir à la notion de plaisir, de bonheur indispensable … Le bien-vieillir est une association de bien-être physique mais aussi intellectuel et psychique ».
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3- Des programmes de recherche appliquée
Plusieurs travaux de recherche sont actuellement en cours et ont pour objectif d’accompagner les acteurs du soin dans l’évolution de leurs pratiques, notamment autour du « Positive care » :
- Une évaluation de la plus-value de l’hypnose dans la prise en soin des patients sur les symptômes de douleur, d’anxiété et de troubles du sommeil, en partenariat avec le Syndicat National des Hypnothérapeutes (SNH) et l’Université Paris Descartes,
- Une évaluation de l’altération des « fonctions exécutives » chez les résidents en maison de retraite. Cette étude, réalisée en partenariat avec le Gérontopole autonomie longévité des Pays de la Loire (Pr Gilles Berrut), permettra de proposer des formations adaptées aux soignants ainsi que des plans d’accompagnement ciblés pour les résidents fondés sur des thérapies non-médicamenteuses adaptées aux troubles exécutifs.
4- Bien-vieillir en bonne santé physique… et cognitive !
Depuis des années, la notion d’exercices physiques est mise en avant pour bien-vieillir. Gym douce, gym adaptée, yoga, marche… Bouger pour se sentir vivre, bouger pour faire marcher ses muscles mais aussi indirectement ses fonctions cognitives, ses réflexes…
« Il me semble indispensable de mettre en avant que pour bien-vieillir, la bonne santé « mentale et cognitive » est indispensable et indissociable de la bonne santé physique. L’un et l’autre se répondent, l’un et l’autre s’auto-stimulent, l’un et l’autre génèrent les endorphines qui procurent plaisir et bien-être. Et ces 2 éléments contribuent à maintenir, créer ou re-créer ce cercle vertueux, cette « vitalité » moteur du bien-vieillir », conclut Alexandra de Saivre.
D’autant plus que cette dynamique cérébrale essentielle au « bon » vieillissement n’est pas nouvelle… Déjà Pierre-Claude-Victor Boiste l’annonçait dans le dictionnaire universel en 1800 avec sa citation « Une mémoire active et fidèle double la vie ». A méditer…