Julie est étudiante en tourisme et a été Tandémienne pendant deux ans.
Elle a animé jusqu’à deux ateliers par semaine.
Son expérience lui donne une vision juste sur la formation initiale de Tous en Tandem qu’elle a reçue et la réalité du terrain.
L’âgisme
Comment en êtes-vous venue à animer des ateliers Tous en Tandem ?
C’est grâce à ma mère qui a trouvé une annonce de Tous en Tandem sur les réseaux sociaux que j’ai pu vivre cette belle expérience.
L’univers des personnes âgées ne m’était pas étranger car j’étais très proche de ma grand-mère. En même temps, je n’avais jamais été en contact avec des personnes âgées inconnues. J’avais donc un peu d’appréhension car pour moi, les personnes âgées étaient râleuses.
Malgré cela, j’ai postulé et je me suis vite rendue compte de toute la richesse qu’offre une relation avec des seniors !
Quelle expérience auprès des seniors vous a le plus marquée ?
C’est plutôt une résidence qui m’a marquée.
Celle où j’intervenais chaque semaine.
Les seniors étaient très motivés pour participer à l’atelier, c’était un vrai plaisir partagé à chaque fois. J’en sortais regonflée à bloc. Ils m’ont offert un bouquet de fleurs pour ma dernière séance, j’étais très émue.
Pensez-vous que la formation que vous avez reçue avant votre premier atelier correspond aux réalités du terrain ?
Les résidences dans lesquelles les Tandémiens interviennent sont très différentes. Il y en a où les seniors aiment participer et sont heureux d’être là.
Dans d’autres, le contact est plus compliqué car les seniors ont plus de mal à répondre et ne sont pas très présents.
Dans ce cas là, ils n’y vont pas par quatre chemins pour vous dire qu’ils ne sont pas intéressés par votre atelier !
Au début, on se sent mal à l’aise et jugé, alors qu’en réalité, c’est une relation de confiance qui s’installe progressivement. Au fur et à mesure que nous nous connaissons, les seniors se détendent et participent de plus en plus. La formation de Tous en Tandem ne peut pas anticiper chaque cas particulier, il faut donc savoir faire preuve de souplesse !
Quelle relation entretenez-vous avec les équipes des établissements ?
Encore une fois, cela dépend des établissements.
Il y en a où nous faisons presque partie de la maison et où on nous appelle par notre prénom. Dans d’autres, ce ne sont jamais les mêmes personnes qui nous accueillent donc on se sent plus anonyme.
C’est souvent dans ce type d’établissement que l’on se retrouve, sans être prévenu, avec des personnes âgées qui ont des pathologies comme la cécité, et qui nécessitent donc un accompagnement particulier auquel nous ne sommes pas formés.
La relation de confiance qui doit s’établir avec l’établissement qui accueille des ateliers de Tous en Tandem est donc précieuse.
Que vous a apporté votre expérience de Tandémienne ?
Beaucoup de confiance en moi. J’étais très timide avant et maintenant, je prends la parole très facilement. Cela m’a aussi donné beaucoup de culture générale grâce à tous les thèmes des ateliers que j’ai animés.
En plus, les personnes âgées sont en général très cultivées et leur expérience de la vie rend leur contact très enrichissant. Elles ont une soif d’apprendre étonnante et posent toujours plein de questions lors des ateliers.
Tous en Tandem a mené une étude de mesure d’impact de ses ateliers, tant sur les jeunes que sur les personnes âgées
Elle est accessible dans son livre blanc.
Les travaux révèlent que les ateliers, qui mobilisent la participation active des personnes âgées, favorisent le recours à leurs capacités cognitives et activent leurs ressources.
Le travail notamment sur la mémoire est significatif
Les ateliers permettent de se concentrer sur les capacités restantes de la personne âgée et sur comment les conserver, les améliorer et les déployer.