En France, 71% des plus de 50 ans prennent des médicaments tous les jours et 45 000 personnes âgées de 70 ans et plus se voient prescrire plus de 10 médicaments différents par jour, c’est ce que l’on appelle communément la « polymédication ». Celle-ci peut induire des risques iatrogéniques. Il est donc important de prendre ses médicaments en toute autonomie et en toute sécurité.
Tous en Tandem s’interroge sur ce « trop plein » de médicaments. Est-ce que des solutions alternatives sont possibles et surtout comment et peut-on prévenir le vieillissement au travers de solutions non médicamenteuses ? Tous en Tandem ne préconise en aucun cas de ne pas prendre ces médicaments prescrits mais se demande si en travaillant avec d’autres méthodes, certaines prises de médicaments auraient pu être évitées ?
Des personnes âgées polymédicamentées
La mauvaise observance médicamenteuse peut avoir des effets néfastes pour la santé. Avec l’âge, les personnes âgées sont plus touchées par les maladies chroniques, ce qui entraîne une polymédication. Selon une étude publiée en septembre 2017 par 60 millions de consommateurs, 20% des plus de 65 ans prennent en continu au moins 7 médicaments différents, mais beaucoup d’entre eux en prennent beaucoup plus, voir le double.
Antihypertenseurs, antidiabétiques oraux, anti-thrombotiques, anti-inflammatoires… Ces médicaments peuvent être responsables de la survenue d’accidents graves : chutes, malaises, troubles digestifs, accidents hémorragique, hospitalisations, etc.
Selon les données de l’Assurance maladie, on estime que les accidents liés à la prise de médicaments occasionnent 130 000 hospitalisations et 7 500 décès par an chez des personnes de 65 ans et plus, un chiffre glaçant.
Une bonne observance de son traitement est indispensable
Les causes de ces accidents peuvent être diverses : interaction entre plusieurs médicaments, mauvais dosage, automédication, non-respect des consignes du médecin…
1- Médicaments et effets indésirables
Certains signes peuvent alerter sur un risque d’effet indésirable lié à un médicament : somnolence, fatigue inhabituelle, malaise, étourdissement, chutes, troubles digestifs, crampes, douleurs musculaires, saignements…
Si vous êtes sous traitement et que vous présentez l’un de ces symptômes, vous devez impérativement avertir votre médecin.
2- Mieux vaut prévenir que guérir !
Si la prise de nombreux médicaments est souvent nécessaire à un certain âge, l’observance doit être contrôlée. Il est de ce fait indispensable d’avoir un suivi médical régulier auprès de votre médecin traitant. Si vous consultez d’autres praticiens (cardiologue, rhumatologue, pharmacien…), il est fortement conseillé de leur indiquer votre traitement habituel.
3- Poser des questions et se renseigner
Aussi, puisqu’il est essentiel de bien comprendre son traitement afin de bien le suivre, n’hésitez-pas à poser des questions à votre professionnel de santé. Respectez par ailleurs ses consignes : quantités prescrites, heures de prises, consignes hygiéno-diététiques associées… Dans tous les cas, veillez à ne jamais prendre de médicaments sans avis médical !
4- Organiser son traitement
Pour bien prendre votre traitement, vous pouvez par exemple commencer par identifier vos médicaments et à correctement les ranger, à écrire sur chaque boite la posologie et les heures de prise ou encore à faire le tri dans votre armoire à pharmacie.
5- Le geste malin : opter pour un pilulier connecté !
Pour éviter les oublis de prise et les accidents médicamenteux, les piluliers « intelligents » se démocratisent et visent à alerter lorsqu’il est temps de prendre tel ou tel médicament. Ils peuvent également prévenir un professionnel de santé ou les proches aidants si le médicament n’a pas été pris.
L’essor de la médecine douce et des thérapies non médicamenteuses
A côté de cela, les thérapies non-médicamenteuses deviennent de plus en plus présentes (art-thérapie, musicothérapie, zoothérapie, jardins thérapeutiques…). Cet ensemble de techniques centrées sur la personne, de soins thérapeutiques et d’approches environnementales et humaines vient compléter les traitements dit « médicamenteux » plus traditionnels pour soulager les patients et améliorer leur qualité de vie.
Dans une logique de bientraitance, on note aujourd’hui une amélioration significative des pratiques non-médicamenteuses en établissements : prise en compte des besoins des seniors, mise en place d’un cadre de vie agréable, attention toute particulièrement et engagement des professionnels dans la démarche…
Qu’il s’agisse donc d’aromathérapie, d’ateliers autobiographiques, de sophrologie et même d’hypnose, des résultats positifs sont notés sur le comportement et l’humeur des seniors, sur leur anxiété ou encore leurs douleurs chroniques avec des diminutions sensibles. Ces solutions non médicamenteuses sont aussi évaluées grâce à des échelles de bien-être, de mieux-être ou des échelles de dépression.